Né en 1960 en Écosse, vit et travaille à Müchenstein (BL) depuis 1986.
Exposé en 2013 et 2015 à l'Espace Courant d'art.
De retour dans la région bâloise, je passe voir Charles Blockey, à Münchenstein. Un vaste atelier, un vaste choix. On regarde, on hésite, on regarde à nouveau. Il me faut tout d'abord le calme nécessaire pour laisser ses formes prendre doucement leur corps et habiter l'espace, jusqu'à ce que l'apesanteur des compositions m'invite à y rentrer. Un son coloré, un motif graphique en légèreté. L'équilibre.
Je perçois chez lui ce respect absolu pour la métamorphose qu'opère la forme devant ses yeux, ce respect absolu pour accueillir le courant qui donne son corps au tableau.
Ces gestes au lyrisme conscient s'ouvrent parfois jusqu'à la figure qui devient « image de l'âme » et que l'on peut concevoir comme un imaginaire mythologique.
Il y a aussi des élans romantiques retranscris dans leur énergie, les mouvements et les tensions d'un Delacroix ou, clairement, d'un Géricault qui, deux siècles plus tard, s'érigent et se réactivent sous la main de Blockey dans le tragique de l'œuvre intitulée simplement « Radeau ».
(Adrien Jutard)